nait pas bolcheviste ? Devait-on s’inquiéter ? Où allait la France ? Pourquoi n’était-elle pas plus forte ?
Je n’hésitai pas. Je répondis :
— Mais elle est très forte ! Seulement… elle n’est jamais tout à fait ce qu’elle paraît.
— Ah ! oui ? me dit vivement son épouse. Et comment cela se fait-il ? Ce n’est pourtant pas une nation d’hypocrites ?
— Oh ! Dieu ! reprit-il lui-même. C’est une nation aussi honnête que l’Allemagne !
Ils attendaient de moi que je les éclaire.
— Madame, continuai-je, la France ne s’intoxique pas comme les autres pays. Elle a une résistance miraculeuse aux poisons. On la croit malade ; elle est à peine souffrante. Le bolchevisme y fait des ravages ; il ne la tuera pas.
— Voilà qui est réconfortant ! dit M. Rimmermann, car il faut pour nous que la France soit forte, il le faut !
Son beau-frère l’approuva :
— Ainsi que vous l’avez constaté, nous avons maintenant une grande force. Mais que deviendrions-nous, au centre de cette Europe, menacés comme nous sommes à l’Est, si la France à l’Ouest n’était pas comme nous, forte ?
Je touchais là sur le vif la peur qu’ils ont ou font semblant d’avoir d’une Allemagne isolée de nouveau, encerclée de dangers.