Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/109

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C’est vrai, qu’il s’est donné du mal… et que ses auditeurs, endoloris, se tiennent la tête.

Par bonheur, le cours de M. Martha n’a lieu que le lendemain : entre les deux on peut prendre le lit. Il faut cela pour se remettre de l’un et se préparer à l’autre, car le pauvre M. Martha est encore plus singulier que le pauvre M. Puech. C’est un phénomène universitaire, stupéfiant et consternant.

Ce qui confond d’abord, c’est que la première fois qu’on voit M. Martha, on le trouve plaisant cinq minutes. Cet homme, dont une seule heure de cours écrase l’esprit comme quinze jours au fond d’une cave, commence par faire rire. Il a une tête goguenarde, un nez jobard, un petit œil madré. Quand il entre et qu’on ne l’a jamais vu, il évoque les facéties du cirque. Mais… au lieu de crever des cerceaux de papier, ne voilà-t-il pas qu’il s’assied gravement, et gravement installe livres, montre, verre d’eau. On pense : « Il singe quelqu’un. Il imite un