Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/146

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traire, le plus solennel, le plus pesant, le plus vide et le plus inutile des professeurs. Mes nouveaux sentiments d’indulgente émotion m’égaraient. Vous ne trouverez pas un étudiant qui ait passé à la Sorbonne depuis un quart de siècle, et qui ne prononce ce nom avec colère « Chamard ! ». Dès qu’il aura un cours public, il faudra l’ajouter à l’édition courante. Excusez-moi… Je voulais dire : tertio, que M. Fougères est un artiste ; qu’il sait faire revivre la Grèce… au moins dans son esprit, car il est bien timide et bien sauvage pour la ressusciter vraiment devant des auditeurs. Il ne fait son cours public que les yeux baissés, et il a hâte d’être seul… avec, à la rigueur, quelques étudiants cachés derrière une cloison, s’ils veulent profiter de son goût qui est le plus délicat, et de son érudition qui est infinie. Alleluia !

Quatrièmement, que M. Gallois enseigne la géographie avec la vie et la passion d’un voyageur qui aime la terre, l’air et l’eau. Il évoque ; il peint ; il est fort, il s’impose. Celui-là est un maître.