Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/156

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une vingtaine d’années, et grâce au Ciel, Aulard est inamovible ; lui a une chaire à vie ; lui est un don que notre bonne Ville de Paris a fait à l’Université en considération de sa valeur spéciale. Mais ce n’est pas une valeur à lot ! Personne ne peut gagner et emporter Aulard. Il appartient pour toujours au public et à la Nation.

Devant cet état de choses si brillant le Ministre ne peut rien… que sourire, s’il a de l’esprit ; car par définition il est irresponsable. Il a des bureaux qui ne sont occupés que de l’heure où ils ferment, et s’il veut savoir, comme voici quelques semaines, de quelle façon tel professeur fut appelé à la Sorbonne, on lui fournit un dossier plein de papiers inutiles, mais où ne reste pas trace de la nomination scandaleuse. Toujours la Farce ! Ce Royaume de la Cuistrerie ne peut plus être réformé. Il faudrait y reprendre tout par le commencement, c’est-à-dire par le Paradis terrestre, en priant Dieu de faire Adam d’un autre limon qu’il ne le fit.

En attendant, je conseillerai toujours aux