Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
On rajeunit aux souvenirs d’enfance,
Comme on renaît au souffle du printemps.
Béranger.



Aux yeux de beaucoup d’esprits, qui traînent des convictions comme de vieilles habitudes, la Sorbonne reste une des gloires de la France. C’est un fétichisme qui me surprend, car ma mémoire ne garde de mes passages dans cette maison-mère de l’Université, que des images sans aucun sérieux.

Du lycée où l’on m’instruisit, c’est-à-dire où je transcrivais sur des cahiers ce qui était imprimé dans mes livres, on m’expédia pour la première fois à la Sorbonne vers mes quinze ans, afin que je prisse part à ce qu’on appelait pompeusement le Concours Général. J’en revois tous les détails avec l’exactitude qu’ont les souvenirs de nos