Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/19

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ral devint à bref délai une source de joies pour mon esprit, et qu’à dix-huit ans, lorsqu’il s’agit d’aller suivre toute une année les cours de la Sorbonne, j’abordai cette épreuve avec de l’allégresse dans l’humeur.

Ce fut pourtant une triste année, mais qui s’acheva par une libération réjouissante. Je ne connus que de pauvres maîtres : M. Lanson qui, pour féconder nos cerveaux, dictait, des heures entières, de la bibliographie ; M. Courbaud, qui traduisait les textes avec l’intelligence toute vive d’un dictionnaire ; M. Gazier et M. Lafaye, si encuistrés ceux-là, qu’ils étaient intolérables les jours de mélancolie, mais bouffes les matins de beau temps. — J’eus la chance que le seul homme d’esprit de la Faculté, Émile Faguet, me fit passer mes examens. Il me posa trois questions, auxquelles, lui-même, répondit coup sur coup ; et il se mit avec contentement une note favorable, grâce à laquelle je fus nommé je ne sais quoi ès-lettres.

À la prière de ma famille, je me rendis au Secrétariat pour y demander mon di-