Page:René Benjamin - La farce de la Sorbonne, 1921.djvu/81

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cours de M. Aulard. Mais Victor Basch sans attendre, réplique de lui-même :

— La danse va se laïciser !

Un temps pour que le Maître ajuste ses lunettes. Certains auditeurs choqués en profitent : on entend de vagues cris.

— Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?…

Un étudiant russe se dresse et crie : « À bas la calotte ! » Victor Basch étend les bras, et, de sa voix cassante, domine le bruit :

— J’ai dit et je répète : (sans doute on ne m’a pas compris) que la danse est passée à sa deuxième forme, la forme mimique !

Mimique… La directrice écrit en hâte.

— Dès lors, l’homme imite !

L’homme imite… Elle casse son crayon.

— L’homme imite tout ! Les animaux, d’abord, car il n’est que l’Animal parmi des animaux ; puis il imite… le reste… ce que vous voudrez… le laboureur, le sourcier, le fiancé, la fiancée ! Et imiter, c’est devenir un autre, c’est s’infuser en cet autre…