Page:René Crevel La Mort Difficile 1926 Simon Kra Editeur.djvu/32

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— Il doit être devenu bien maigre là-bas à Ratapoilopolis.

— Oui, et déjà il était si sec, sec…

— …Comme un coup de trique, achève d’un souffle Mme  Blok.

— C’est bien cela, sec comme un coup de trique et brutal.

— Moi j’avais un mari si doux qu’il en devenait vicieux. Du colonel, au moins, vous devez garder le souvenir d’un mâle.

— Un mâle… Suis-je donc une femelle pour que le souvenir d’un mâle me soit aussi agréable que vous semblez le supposer ? Ces choses-là ne m’ont jamais intéressée, madame.

Et, pour faire honte à Mme  Blok, d’expliquer sa vertu.

— L’amour, Mme  Blok, l’amour physique, c’est-à-dire la sorte d’amour dont sont seuls capables des hommes du genre de mon mari et les femmes qu’intéressent les hommes de ce genre, l’amour, Mme  Blok est une chose assez dégoûtante. D’abord ça tache les draps si on ne fait pas attention, et puis ça sent mauvais.

— Ça sent mauvais, comment pouvez-vous dire ? Je ne connais rien à la peinture, encore moins à la littérature, madame, mais j’aime la musique et je raffole des parfums ! Eh bien, si vous aviez le nez creux, vous sauriez que toutes les odeurs, au fond, à les res-