que Sinnett dit de Koot Hoomi, en racontant les débuts de sa correspondance avec lui : « C’était un natif du Panjab, d’après ce que j’appris plus tard, que les études occultes avaient attiré dès sa plus tendre enfance. Grâce à un de ses parents qui était lui-même un occultiste, il fut envoyé en Europe pour y être élevé dans la science occidentale, et, depuis, il s’était fait initier complètement dans la science supérieure de l’Orient »[1]. Par la suite, on prétendra qu’il était déjà parvenu à cette initiation complète au cours de ses incarnations antérieures ; comme les « Maîtres », contrairement à ce qui a lieu pour les hommes ordinaires, conserveraient le souvenir de toutes leurs existences (et certains disent que Koot Hoomi en eut environ huit cents), ces diverses affirmations semblent difficiles à concilier.
Les « Mahâtmâs » ou « Maîtres de Sagesse » sont les membres du degré le plus élevé de la « Grande Loge Blanche », c’est-à-dire de la hiérarchie occulte qui, d’après les théosophistes, gouverne secrètement le monde. Au début, on admettait qu’ils étaient eux-mêmes subordonnés à un chef suprême unique[2] ; maintenant, il paraît que les chefs sont au nombre de sept, comme les « sept adeptes » rosicruciens qui possèdent l’ « élixir de longue vie » (et la plus extraordinaire longévité fait aussi partie des qualités attribuées aux « Mahâtmâs »), et que ces sept chefs représentent « les sept centres de l’Homme Céleste », dont « le cerveau et le cœur sont constitués respectivement par le Manou et le Bodhisattwa qui guident chaque race humaine »[3]. Cette union des deux conceptions du Manou et du Bodhisattwa, qui n’appartiennent pas à la même tradition, puisque la première est brahmanique et la seconde bouddhique, fournit un exemple bien remarquable de la façon « éclectique » dont le théoso-