Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/128

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— Si je ne te réponds pas, ma Gabrielle bien-aimée, lui dit-il enfin avec un sourire qui la rassura bien vite, c’est que tes terreurs sont folles ; si je ne me relève pas, c’est que je t’adore. M. Berthier n’a pas épousé ta mère, c’est un malheur pour elle ; mais en quoi cela pourrait-il entraver mes projets ? en quoi cela pourrait-il me faire moins t’aimer ?

Et l’attirant dans ses bras, ses lèvres contre ses lèvres, il lui répéta :

— Dans quinze jours tu seras ma femme, et, le lendemain de notre mariage, nous irons cacher notre bonheur bien loin, pour que personne ne nous en vole un instant. Puis, plus tard, lorsqu’ils seront trois, M. et madame du Longpré reviendront à Paris et feront leurs visites de noce.

Gabrielle jeta un cri de joie et laissa tomber sa tête sur la poitrine de Paul.

Ce qu’elle ne voulait pas surtout lui laisser voir, c’était l’expression d’orgueil répandue sur son visage.

Ce soir-là, ils ne sortirent pas, et lorsque M. du Longpré rentra rue de Flandre, ce fut avec l’idée bien arrêtée de ne pas remettre de vingt-quatre heures la communication si grave qu’il avait à faire à son oncle.