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VIII

RICHARD BERNEY

À peu près au moment même où M. du Longpré recevait ses amis rue de Flandre, il se passait une scène d’un tout autre genre dans un fort bel atelier de la rue de Clichy, entre deux personnages dont l’un, M. de Martry, est déjà connu de nos lecteurs. L’autre, Richard Berney, offrait le plus étrange des contrastes avec l’ancien officier de marine.

D’abord Richard avait vingt-cinq ans à peine ; de plus, il était d’un débraillé élégant, mais complet, soit parce que, fort beau garçon, dans toute l’acception du mot, il pensait que la toilette lui était inutile, soit parce que sa nature de bohème se refusait à toute bonne tenue. C’était un de ces artistes rares aujourd’hui, heureusement, qui croient encore qu’un peintre et un sculpteur ne sauraient s’habiller ainsi que le commun des mortels, et que l’excentricité est l’enseigne du talent.