Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/162

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Longpré voit arriver cette voiture à l’adresse de son neveu, que pensera-t-il ?

—Ce qu’il voudra, cela m’est parfaitement égal ; nous ne sommes plus à avoir de ces ménagements bourgeois.

— Tenez, Gabrielle, vous avez tort. À votre place je n’aurais pas pris les choses avec cette violence, j’aurais laissé passer l’orage, et puisque M. du Longpré vous échappe comme mari, ce qui, entre nous, était fatal, ce serait infiniment plus sage à vous de…

— De tenter de le conserver pour amant ! Vous êtes fou, mon cher Martry. Lorsque le jour sera venu pour moi de reprendre un amant, si ce jour-là revient jamais, j’aurais mieux à faire. En attendant, comme je suis plus riche qu’il ne le faut pour passer les six ou sept mois de retraite que je me suis imposés, je ne veux plus entendre parler de M. du Longpré. Puisque vous devez le voir, dites-le-lui. Et vous savez si ce que je veux, je le veux bien !

— Vous n’avez jamais fait qu’à votre tête, répondit l’ancien officier de marine ; je n’insiste donc pas, et je ferai part à M. du Longpré de vos intentions ; mais j’ai grand-peur qu’une fois de plus vous ne preniez la mauvaise route. Seule-