Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/174

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— Vous avez raison, je ne vous répondrais pas sur ce point.

— Pourquoi ?

— Mon Dieu, je vais être, comme toujours, franche avec vous : parce que vous le diriez à M. du Longpré. Or, je ne veux pas qu’il reconnaisse sa fille. Oh ! vous pouvez le lui dire : La mère et l’enfant, ou ni l’une ni l’autre ! C’est là mon ultimatum, comme on s’exprime en politique.

— Je vous ferai observer, ma chère Gabrielle, que M. du Longpré finira toujours par savoir où vous avez déclaré la naissance de votre fille, et qu’alors il n’aura pas besoin de votre permission pour lui donner son nom.

— Oui ! mais si M. du Longpré n’a pas pris, d’ici à vingt-quatre heures, une décision qui me convienne, il arrivera trop tard.

— Je ne vous comprends pas.

— Je l’espère bien, c’est là mon secret.

— Voyons, Gabrielle, n’entamez pas cette lutte cruelle ; vous n’aurez pas les honnêtes gens pour vous.

— Rien ne modifiera ma résolution. La mère et l’enfant, ou rien !

M. de Martry connaissait trop le caractère im-