Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/193

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Vous n’ignorez pas que nos idées sur l’honneur ne peuvent être les mêmes. Ai-je dit la vérité ?

— Tout entière !

À cet aveu, M. Berney, que mille sentiments divers agitaient, demanda :

— Ainsi, Gabrielle, pendant que je mourais ici de votre abandon, pendant que je pleurais votre absence…

— Pardon, Richard, interrompit brusquement Gabrielle, en arrêtant sur le peintre un de ses regards profonds dont elle connaissait la toute-puissance, conservons la scène que vous voulez me faire et les explications que j’ai à vous donner pour le moment où nous serons seuls. Laissez d’abord M. de Martry terminer, à moins que vous n’exigiez que je lui cède la place.

En s’exprimant ainsi, mademoiselle Berthier avait rejeté son manteau sur son épaule et fait un mouvement vers la porte.

— Non, s’écria l’artiste en s’élançant vers elle et en la saisissant violemment par le bras ; non, vous ne sortirez pas ainsi !

— Prenez garde, Richard, vous allez me faire mal, fit Gabrielle en se dégageant. C’est bien ! je reste !