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Ces trois personnes ainsi réunies étaient Blanche du Longpré, madame Dormeuil et Paul du Longpré.

Blanche n’est plus la fillette rieuse que nous avons connue il y a douze ans ; c’est maintenant une charmante jeune fille, pleine de distinction et de grâce, avec les plus beaux yeux du monde et un air de bonté impossible à décrire. Mais ceux qui l’entourent de tendresse et de respect la voient rarement sourire. Autant que le lui permet sa situation sociale, elle fuit le monde, les fêtes, les plaisirs ; et la plus grande partie de ses revenus, revenus considérables, car elle a perdu son père depuis longtemps, est employée en bonnes œuvres, au lieu d’être encaissée par quelque couturier à la mode,

On ne connaît cependant aucune cause de chagrin à Blanche, sauf peut-être madame Dormeuil, qui, après avoir terminé l’éducation de la jeune fille, est restée auprès d’elle en qualité de dame de compagnie, ou mieux comme amie et aussi comme gouvernante de la maison.

Mademoiselle du Longpré est ainsi depuis quatre ou cinq ans. Sa gaieté et son insouciance ont disparu subitement un jour, et rien, depuis cette époque, n’a pu ramener sur ses lèvres les rires d’autrefois.