qu’elle ne voulait pas se marier et qu’on la chagrinait profondément en insistant sur ce sujet, que M. du Longpré, d’accord avec madame Dormeuil, avait décidé que cette question ne serait plus jamais abordée.
Quant à Paul, il s’était également produit de grands changements en lui, depuis ces jours de fièvre où nous l’avons connu amoureux comme un fou de Gabrielle Berthier, et ces autres jours de désespoir et de colère, où, rompant avec la misérable femme dont la rencontre devait peser d’un si grand poids sur sa vie, il s’était résigné à ne pas être père pour ne pas avoir la honte d’être époux.
Cette épreuve douloureuse l’avait, en un seul jour, vieilli de dix années, et lorsque M. Armand du Longpré mourut, moins de trois ans après l’arrivée de son neveu, comme il avait appris, de celui-ci même, tout ce qui s’était passé, il ferma les yeux, rassuré sur l’avenir de sa fille. Le vieillard était persuadé qu’il laissait à son enfant bien-aimée, en la personne de Paul, un protecteur que rien ne détournerait jamais de son devoir. Le pauvre père, qui connaissait bien le cœur humain et savait qu’il est peu, si même il en est, de regrets éternels, espérait peut-être mieux encore.