Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/23

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Aussi fut-il tout étonné, lorsqu’il entendit Gabrielle lui répondre, en prenant sa mère par le bras :

— Vous nous connaissez mal, monsieur, ma mère et moi ; nous sommes venues à Bourbon pour y recueillir une fortune que nous pensions à nous et non pour recevoir une aumône. Que les héritiers de M. Morin gardent tout entier son héritage ! Quant à vos vingt mille francs, notre premier souci, à notre rentrée à Paris, sera de vous les rembourser.

Et, sans attendre la réponse du notaire, auquel la stupéfaction coupait du reste la parole, mademoiselle Berthier entraîna sa mère sans lui permettre d’ajouter un seul mot.

Me Duchemin était encore immobile au milieu de son salon et tout honteux du mauvais résultat de sa négociation, que les deux étrangères avaient déjà franchi la distance qui sépare la rue de la Gendarmerie de l’hôtel Joinville.

Durant ce trajet de quelques minutes, la mère et la fille n’avaient pas échangé un seul mot.

— Mon Dieu ! s’écria madame Berthier, dès qu’elle fut dans son appartement et en se laissant tomber dans un fauteuil ; mon Dieu ! qu’allons-nous devenir ?