Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/311

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et sera à l’abri de toutes tes tentatives, sous le nom même qu’elle aura volé.

— Cela ne sera pas, je vous le jure ! dit le peintre avec un regard et une fermeté que M. de Martry ne lui connaissait pas.

— Comment feras-tu pour t’y opposer ?

— Comment je ferai ! Gabrielle me rendra cet acte, je saurais bien l’y contraindre.

— Et après ?

— Après, je le déchirerai ; et puisqu’il n’en existe de traces nulle part, le père de Jeanne pourra la garder. Comment s’appelle-t-il ?

— Je n’ai plus de raison pour te cacher son nom. C’est M. Paul du Longpré.

— L’étranger qu’on a remarqué hier à l’hôtel ?

— Lui-même !

— Eh bien ! commandant, nous allons rentrer à Paris, et vous pourrez courir chez M. du Longpré pour lui dire que, dans vingt-quatre heures, sa fille sera bien à lui. Sur l’acte de reconnaissance que vous lui remettrez, il trouvera tous les renseignements nécessaires pour se déclarer son père.

— Si tu fais cela, tu répareras, autant que cela t’est possible, le mal que tu as causé. Je ne te rendrai pas mon amitié, elle ne t’a jamais fait défaut, mais mon entière estime.