que, sur le point d’atteindre son but, elle se recueillait pour être tout entière à la lutte.
— M. du Longpré m’a chargé en effet, lui répondit M. de Martry, de venir vous prier d’être demain, à onze heures du matin, chez Me Dumarest.
— Pourquoi Me Dumarest ?
— Parce qu’il est son notaire en même temps que le vôtre, et qu’il vaut mieux ne mettre personne de nouveau dans cette affaire.
— Soit ! je serai exacte à ce rendez-vous.
— Ne pourriez-vous me dire comment vous comptez vous y prendre pour mettre M. du Longpré en possession légale de sa fille ?
— Mon Dieu ! je n’y vois plus d’obstacle, car votre ami est engagé par sa parole. Mon moyen est bien simple. Je possède l’acte de reconnaissance de Jeanne par Richard. Comment est-il entre mes mains ? Cela est peu intéressant pour vous. L’important est que cet acte n’étant ni enregistré ni signalé sur aucun livre de l’état civil, il ne s’en trouve de traces nulle part, c’est-à-dire qu’il existe ou n’existe pas, à mon gré. En échange de la signature de M. du Longpré, je lui remettrai cet acte ; il le détruira, et sa fille sera bien à lui.
— C’est admirablement joué, et vous êtes habile ; mais la justice, je le crains fort, ne trouverait pas