Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/53

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froid, souriant, à peine coloré par la rapidité de la course.

Si Paul avait été là, il eût certainement été surpris de ce calme et de cette puissante volonté chez une jeune fille de l’âge de Gabrielle. Mais, au lieu de revenir en arrière, M. du Longpré, au contraire, s’était élancé en avant, tout entier à son bonheur, voulant être seul, pour que rien ne pût le distraire de ses espérances.

Il ne se mêla de nouveau aux promeneurs que lorsqu’ils arrivèrent à Longwood, où tous, y compris le révérend Robertson, mirent pied à terre.

Paul avait aidé Gabrielle à descendre de cheval, et au moment où, palpitant d’amour à son contact, il la tenait dans ses bras, il avait murmuré à son oreille un remercîment, auquel la jeune fille avait répondu par un sourire et aussi par un de ces regards magnétiques qui le rendaient fou.

Puis elle prit le bras de son cavalier pour rejoindre les autres visiteurs.

Ceux-ci venaient de dépasser les deux petits pavillons en ruine qui forment l’entrée de l’ancienne habitation de Napoléon.

L’aspect délabré de Longwood avait arraché un geste de colère à sir Georges Fitzgerald, qui s’était respectueusement découvert en franchissant