Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/81

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raison ; cela, en effet, est plus sage ; mais quels que puissent être les idées et les projets de M. du Longpré, rien ne saurait engager mon avenir et surtout me dégager de mes serments ! Je n’ai pas besoin de vous l’affirmer, n’est-ce pas ?

— Non, je vous crois !

— D’ailleurs, nous nous verrons tous les jours. Il me faudra accepter l’hospitalité de mon vieux parent, cela est certain, et vous m’avez dit qu’il y a loin de la rue de Flandre, où il demeure, au centre de Paris, où vous voulez habiter. Qu’importe ! je vous assure que cette distance ne me semblera longue à parcourir que pour m’éloigner de vous. Croyez-vous donc, Gabrielle, que je vous aime moins aujourd’hui qu’il y a un mois ? Et toi, as-tu donc déjà cessé de m’aimer ?

— Moi, Paul, j’aurais voulu mourir dans tes bras pendant cette nuit terrible où Dieu n’a pas voulu de nous !

Mademoiselle Berthier, sans retenir plus longtemps ses larmes, avait laissé tomber sa tête charmante sur l’épaule de celui qui s’efforçait de la consoler.

Ils restèrent ainsi pendant près d’une heure, arrêtant, entre mille caresses et mille protestations d’amour, leurs faits et gestes pour l’avenir.