Page:René de Pont-Jest - La Bâtarde.djvu/89

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domestique, et partons. Il me tarde que vous franchissiez le seuil de la maison qui va devenir la vôtre. Votre appartement vous attend depuis trois mois.

Et prenant le bras de son neveu qui avait suivi ses instructions à l’égard de ses bagages, M. du Longpré l’entraîna dans la cour où stationnait sa voiture.

Il exigea que Paul y prit place le premier, puis il y fit monter sa fille et s’y installa ensuite avec une agilité de jeune homme.

Le valet de pied ferma la portière, et la voiture remonta au trot de ses deux chevaux demi-sang la rue d’Amsterdam, pour prendre les boulevards extérieurs.

M. du Longpré était un vieillard de soixante-huit ans, très vert et d’une physionomie particulièrement honnête et douce.

Nous avons dit plus haut que, venu en France fort jeune, il y avait fait une grande fortune dans l’industrie sucrière. Son établissement de raffinerie était un des plus importants de Paris, mais il n’avait pas suivi l’exemple de ses confrères qui demeuraient presque tous dans les quartiers aristocratiques : il s’était fait construire une fort belle maison d’habitation auprès de son usine, rue de Flandre.