Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/112

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le pont de la Concorde où Paul dit gaiement au duc, en lui montrant la Seine :

-Hein ! Tu ne penses plus à faire le plongeon. Dire que si je t’y avais quelque peu poussé, on nous repêcherait peut-être en ce moment dans les filets de Saint-Cloud !

Ce jour-là, de Blangy-Portal et le docteur dînèrent à leur club, mais ils n’y prolongèrent pas leur soirée, et le lendemain, quand Guerrard vint déjeuner rue de Lille, son ami lui montra, tracé d’une écriture élégante, ce billet qu’il avait reçu par le courrier du matin :

« Si M. le duc de Blangy-Portal veut bien faire à Mme Frémerol l’honneur de se rendre chez elle, 7, rue de Prony, elle l’attendra aujourd’hui toute l’après-midi. Si, au contraire, il préfère la rencontrer ailleurs, elle se trouvera, à l’heure qu’il voudra bien lui indiquer, là où il lui donnera rendez-vous »

— Qu’as-tu décidé ? demanda Paul.

— J’irai simplement rue de Prony, répondit Robert. Ces quelques lignes témoignent de la part de celle qui les a écrites un tact et une délicatesse dont je tire un excellent augure. J’ai annoncé à Mme Frémerol, par un télégramme, que je serai chez elle à trois heures. M’accompagneras-tu ?

— Non pas ! Mon rôle est fini et ma présence vous embarrasserait tous deux.

— Où te retrouverai-je ?

— Rue Boissy-d’Anglas, pour dîner.

— C’est parfait. En attendant, allons nous mettre à table, et Dieu veuille que l’abbé Monnier ne tonne pas de nouveau avec son élève contre les mésalliances !