Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/125

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— C’est un grand honneur pour nous, monsieur le duc, que la visite d’un homme de votre qualité, et vous comprenez si une petite fille telle que moi doit en être fière. Vous aussi, soyez le bienvenu.

M. de Blangy-Portal était sous le charme.

— Vous permettez, madame, fit-il en s’adressant à Mme  Frémerol, qui ne le quittait pas du regard.

Et prenant respectueusement la mignonne main blanche et fine que lui offrait Claude, il s’inclina pour y poser les lèvres.

Quelques instants après, la femme de chambre ayant annoncé que le déjeuner était servi, Robert offrit son bras à la maîtresse de la maison, la jeune fille prit celui de Guerrard, et ils passèrent tous dans la salle à manger.

Mme  Ronsart s’y trouvait déjà. Bien que fille de petits bourgeois et n’ayant jamais vécu elle-même que d’une façon plus que modeste, la tante de Mme  Frémerol était loin d’être commune. C’était surtout une excellente femme, d’un grand bon sens, que sa nièce avait d’ailleurs stylée depuis le jour où elle l’avait fait venir de province pour l’installer à Verneuil, et elle ne paraissait en rien déplacée parmi ces convives, qui appartenaient si peu à son monde.

Elle sut répondre fort convenablement aux politesses de M. de Blangy-Portal et ne parler qu’adroitement, toujours à propos.

Le duc pensa que pour le rôle de seule parente de Claude qu’elle devait jouer, si son mariage avait lieu, cette grand’tante était d’autant plus acceptable qu’elle ne songerait jamais, sans doute, à quitter la campagne.