son cœur, et dix minutes plus tard, elle télégraphia rue de Lille :
« C’est oui. Je rentre immédiatement à Paris, où je vous attendrai chez moi à quatre heures aujourd’hui ou tel autre jour que vous m’indiquerez. »
Guerrard était précisément à l’hôtel de Blangy-Portal au moment où cette dépêche y arriva.
Le duc la lui communiqua, en lui disant :
— Tout marche vraiment à merveille et je me demande si je ne rêve pas un peu. Je ne manquerai pas au rendez-vous que me donne Mme Frémerol et ma foi ! sa fille deviendra duchesse aussitôt qu’elle le voudra. Je t’assure que je ne l’épouserai pas seulement pour les beaux yeux de sa cassette.
— Je te crois, fit le docteur, mais ce n’en est pas moins sa cassette qui t’a permis de remarquer qu’elle a de beaux yeux ! J’espère que tu ne les feras jamais pleurer. En attendant, te voilà débarrassé des Isaïe Blumer et consorts. Il ne s’agit plus que de faire ce mariage de façon à ne donner prise à aucun racontar indiscret. Sur ce point, tu peux t’en rapporter à la mère de Mlle Claude.
— J’en suis certain, et j’ai si grande confiance en son bon sens que je traiterai directement avec elle la question délicate de ses relations futures avec sa fille.
— Sur ce point, sois-en sûr, elle ira au devant de toutes tes exigences. Mais quelle étrange chose que cette affection maternelle ! Voilà une femme qui adore son enfant. Je l’ai vue folle de douleur lorsqu’elle a été menacée de la perdre. Son amour n’a pu que croître depuis cette époque, puisque l’enfant est devenue la plus charmante des jeunes filles, et sa