Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

entière à Verneuil auprès de sa mère, qui avait été bien heureuse de la revoir, la duchesse s’efforçait de se faire aimer de tous ceux avec lesquels elle était destinée à vivre.

Elle avait d’abord fait la conquête de Germain, en lui disant avec bonté qu’elle comptait sur son expérience pour l’aider à conduire le personnel de la maison, et le vieux valet de chambre, tout fier d’être élevé ainsi aux fonctions d’intendant, ne tarissait pas d’éloges sur sa jeune maîtresse, sans compter que, fort au courant des affaires du duc, il savait que c’était grâce à sa dot qu’il pouvait être de nouveau grand seigneur comme autrefois.

Quant à Gontran, informé des intentions de son père et sermonné par l’abbé Monnier, il était pour sa belle-mère sinon expansif et affectueux, du moins plein de déférence, et les choses en étaient là lorsque Robert annonça à sa femme que, voulant lui faire prendre officiellement le rang qui lui appartenait, il avait invité à dîner quelques parents et ses amis les plus intimes, une vingtaine de personnes à peu près.

C’étaient, entre autres, le prince d’Andalt et le général d’Hermont, les deux témoins de son mariage, la princesse d’Andalt, vénérable douairière dont l’opinion faisait loi dans le faubourg Saint-Germain, la baronne de Travène, cette rivale d’Isaïe Blumer dont il tenait à reconquérir les bonnes grâces, quelques compagnons de club et enfin Paul Guerrard, qui se refaisait une clientèle sérieuse.

Claude fut tout d’abord effrayée à la perspective de recevoir autant de monde, mais, un peu de vanité s’en mêlant, elle promit à son mari que tout serait prêt au