Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/184

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J’aurais mieux fait de garder le silence. Promettez-moi tout au moins le secret.

— Quel secret ? puisque je ne sais rien ! Et cependant, peut être ferez-vous mieux, lorsque vous aurez vu votre notaire, de m’apprendre ce dont il est question.

— Pourquoi ?

— Tout simplement parce que Robert est, en affaires, le type du grand seigneur inexpérimenté, plein de confiance, et qu’il se pourrait qu’on l’entraînât dans quelque opération douteuse.

— C’est vrai, vous avez raison. Alors je vous dirai tout. Est-ce que, à l’imitation de ma mère qui vous aime tant, je n’ai pas, moi aussi, pleine et entière confiance en vous !

À ces mets, lancés avec un affectueux sourire, le docteur ne put s’empêcher de rougir un peu, mais il se hâta de mettre la conversation sur un autre terrain, afin de ne point trahir une inquiétude que la jeune femme n’aurait pas manqué de partager.

Le lendemain, après le déjeuner, la duchesse le trouva prêt à l’accompagner.

Claude avait dit à sa mère qu’elle allait à Paris pour jeter un coup d’œil sur sa maison et donner quelques ordres à Germain, que M. de Blangy-Portal s’était bien gardé d’emmener avec lui dans les Pyrénées.

Ne supposant pas un instant qu’il y eût autre chose, Mme Frémerol conduisit sa fille et Guerrard à Mantes.

Il était convenu que la duchesse reviendrait le jour même par le train de six heures trente et trouverait un coupé à la gare.

Une heure plus tard, à Paris, en laissant la jeune