Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/288

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de rester à Paris, que vous y êtes en rupture de ban, que, d’un mot, je puis vous faire arrêter !

— Ah ! tu crois cela ! Faire arrêter le beau-père de M. le duc de Blangy-Portal ? Allons donc, tu n’oserais pas !

— Je ne l’oserais pas ! Eh bien ! si vous sortez d’ici sans que tout soit définitivement réglé entre nous, c’est ce soir même, en vous quittant, que je ferai le nécessaire, je vous le jure !

— Tu me le jures ? Sur quoi ? Sur qui ? Sur ton honneur ou sur la tête de Mme  la duchesse Claude ?

— Je vous défends de mêler le nom de ma fille à tout ceci !

— Tu me défends ? Sais-tu que tu commences m’ennuyer, madame Mourel ! J’en ai assez de ces manières-là ! Tu oublies que nous sommes seuls ! Car nous sommes seuls ; tu n’es pas assez sotte pour avoir mis quelqu’un en tiers dans cette entrevue conjugale. Par conséquent, je suis le maître.

Et bondissant vers elle, il tenta de la prendre par la taille.

Geneviève, qui se méfiait, lui échappa, fit en courant le tour du pouf, revint à la fenêtre et, prenait le revolver de Paul dans son corsage, voulut tirer en l’air.

Plus prompt que sa femme, Jean lui saisit le bras et, pâle de colère, l’œil menaçant, il lui dit, en la repoussant brutalement d’une main, à l’intérieur du salon, pendant que, de l’autre, il fermait la fenêtre :

— Ah ! coquine, tu veux appeler à ton secours, un de tes amants, sans doute ! Alors, à nous deux ! Non, ce n’est pas seulement ta fortune que je veux, c’est