Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/300

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avoué, est-ce qu’on n’aura pas le droit de dire que nous nous sommes entendus pour nous défaire de celui qui nous gênait… tous les deux ? Oh ! je vous demande pardon, mais il faut tout prévoir !

À la possibilité d’une semblable accusation, qui pouvait faire de lui le meurtrier d’un mari dont la femme était sa maîtresse, c’est-à-dire un assassin vulgaire, par passion adultère et même pour lucre, le docteur ne put retenir un tressaillement.

De plus, en pensant qu’on supposerait qu’il était l’amant de Mme Frémerol et que Claude, Claude qu’il aimait, le croirait elle-même et n’aurait alors pour lui que du mépris, il éprouvait une horrible douleur. Néanmoins, faisant appel à toute sa volonté, il reprit, s’efforcant même de sourire :

— Personne ne songera jamais à m’attribuer un tel rôle ; on sait combien j’en suis peu digne et on sait aussi comment vous vivez depuis le mariage de votre fille. Ne nous arrêtons donc pas à cette supposition, et contentons-nous de bien convenir de nos paroles, pour le cas, qui ne se produira pas, j’en ai la conviction, où on découvrirait que c’est chez vous que cet inconnu, car il restera un inconnu pour tout le monde, a trouvé la mort. C’est moi qui l’ai tué, tout simplement parce qu’il s’était introduit dans votre hôtel pendant la nuit, avec escalade ou effraction, et qu’en prenant l’air dans le parc, je me suis trouvé tout à coup en face de lui.

— Eh ! oui, soit ! il faut bien nous arrêter à ce mensonge ; mais quand on se demandera toujours pourquoi, ce meurtre légitime accompli, vous n’avez pas appelé mes gens, pourquoi vous avez transporté le