Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/411

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ami, vous, pas autre chose ! On ne connaît pas à l’hôtel M. le docteur Guerrard.

Geneviève répétait cela avec une telle insistance que l’ancien compagnon de plaisir de Robert en était non pas froissé, mais tout stupéfait. Puis, comme il n’avait aucune vanité professionnelle, il supposa seulement que Mme Frémerol, qui n’ignorait pas que pendant plusieurs années il avait déserté la Faculté, doutait un peu de son savoir ; il n’insista pas davantage, mais ne prit pas congé d’elle moins affectueusement.

Au même instant à pou près, une scène des plus pénibles, qui était fatale, se passait entre le duc et la duchesse.

En rentrant à l’hôtel pour déjeuner, Robert avait trouvé, sous pli cacheté, il est vrai, mais la pièce n’en était pas moins officielle, une assignation à comparaître à bref délai devant la troisième chambre du tribunal civil de la Seine, pour entendre prononcer sa séparation de biens, à la requête de la demoiselle Claude-Alexandrine Lasseguet, sa femme légitime.

Après avoir lu ces lignes menaçantes, Robert, profondément humilié, réfléchit d’abord quelques secondes, puis ses yeux retombant sur ces mots Claude-Alexandrine Lasseguet, qui lui rappelaient dans quel monde il était allé chercher les moyens de redorer son blason, le rouge lui monta au front, et, sans s’inquiéter de savoir si la duchesse pouvait ou non le recevoir, il bondit au premier étage pour entrer brusquement chez elle.

La jeune mère était seule avec sa fillette, qu’elle faisait sauter sur ses genoux et qui riait aux éclats. Ce