Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Guerrard se rapprocha alors d’Isaïe avec qui il était en fort bons termes, bien qu’il fût aussi son débiteur, il lui serra la main, puis, se couchant à demi sur le divan, il demanda du ton gouailleur qui lui était habituel !

— Quel bon vent a amené ici aujourd’hui monsieur Blumer ?

— Jamais M. Blumer n’est arrivé plus à propos, fit le duc, non pas parce qu’il est venu me rappeler que j’ai demain une échéance de trente mille francs, mais parce que, prévoyant que j’étais enfin disposé à me tirer d’embarras par un mariage, il m’offre un tas de millions à épouser.

— Et vous étiez en train de passer en revue ces millions-là ?

— Absolument !

— Eh bien ! continuez ; rien ne saurait m’intéresser davantage.

— Il faut que vous sachiez d’abord ceux dont il a déjà été question. Blumer, ayez la complaisance de recommencer pour que M. Guerrard puisse nous donner son avis.

Sans se faire prier, l’escompteur reprit son énumération, que le médecin se garda d’interrompre et cela fait, il continua :

— Quatrièmement : jeune personne, grande beauté, éducation parfaite, vingt ans, n’a jamais quitté le couvent où elle a été placée, dès ses premières années. Quatre millions. Épouserait homme jeune encore, avec ou sans enfants, titré, comte au moins.

— Eh ! mais, voilà votre affaire, mon cher duc, s’é-