Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/77

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latérales de la galerie, une femme qui le rejoignit pour lui dire, le sourire aux lèvres et en lui tendant la main :

— Soyez le bienvenu, cher docteur. À quelle bonne fortune dois-je de vous voir si matin ?

Et offrant d’un geste gracieux un siège à son visiteur, elle s’assit en face de lui.

Pris aussi brusquement à l’improviste, Guerrard ne pouvait plus songer à fuir l’entretien qu’il était venu chercher.

— Mon Dieu madame, répondit-il alors, tout en s’efforçant de dissimuler son agitation, j’ai grand’peur d’avoir cédé à un mouvement irréfléchi en me présentant chez vous, et je crois que je ferais mieux de me contenter de vous offrir mes hommages, plutôt que de vous faire part du véritable motif de ma démarche. Je crains que vous ne me trouviez bien indiscret.

— Indiscret, vous ? c’est impossible ! Nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans des circonstances telles que je ne les oublierai jamais. Vous savez le respectueux souvenir que j’ai conservé de votre père et la reconnaissance que je vous ai vouée à tous les deux. Vous ne vous en êtes pas assez souvenu, vous ; c’est là le seul reproche que je pourrais vous adresser. Oh ! je vous pardonne ; les vieilles femmes comme moi, on les laisse volontiers dans leur solitude !

Celle qui s’exprimait ainsi d’un ton affectueux devait avoir quarante ans à peu près, mais elle était fort belle encore.

Blonde, élancée, avec d’admirables yeux bleus, elle était charmante dans sa toilette élégante et simple