Page:René de Pont-Jest - La Duchesse Claude.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à peine un léger gémissement et resta immobile, comme un oiseau blessé.

La mère s’était voilé les yeux et se mordait les lèvres pour étouffer ses cris.

Alexandre Guerrard introduisit immédiatement dans la plaie un petit tube d’argent qu’il assujettit, et instantanément la respiration artificielle s’établit, si nette que le visage de l’enfant exprima un soulagement appréciable.

Peu d’instants après, le cou enveloppé de mousseline, qui allait entretenir autour de la plaie une température uniforme, l’opérée laissait sa tête pâlie reposer sur son oreiller.

Si nulle complication ne survenait, elle était sauvée !

Mme  Frémerol s’était agenouillée auprès du lit et priait.

Vers le milieu du jour, Claude s’endormit, et le soir même l’habile praticien put affirmer que tout danger était conjuré.

La guérison n’était plus qu’une question de soins et de temps. Il en avait si complète conviction qu’il partit après le dîner, mais en laissant à la villa Paul, en qui on pouvait avoir confiance comme en lui-même, et en promettant d’ailleurs d’accourir si cela devenait nécessaire.

Le diagnostic d’Alexandre Guerrard était exact. La fillette passa une nuit relativement bonne ; le lendemain, elle sourit à tout le monde, et, trois jours plus tard, lorsque le célèbre docteur revint, sans même avoir été appelé, il la trouva en état si satisfaisant, qu’il l’embrassa tendrement et fit ses adieux à Mme  Frémerol, en lui disant :