Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/112

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Bien qu’il eût à peine dépassé la trentaine, Félix Barthey était déjà classé parmi les artistes à la mode. Ses moindres toiles se payaient fort cher. Les succès lui avaient été plus faciles qu’à bon nombre de ses confrères, car il était arrivé à Paris riche de la succession de son père, grand négociant de Lyon, de qui son frère aîné, Armand, avait repris la maison ; mais, entraîné par une vocation réelle, il n’en avait pas moins travaillé assidûment, et, dès ses débuts, le public était venu à lui, à la suite de la médaille qu’il avait enlevée à sa première exposition.

De plus, pendant la guerre, il s’était bravement engagé, à moins de vingt ans, dans un bataillon de marche et avait gagné la médaille militaire sur le champ de bataille.

Tout cela faisait que, beau garçon, plein d’esprit et d’entrain, il n’avait que des amis. Son élégant hôtel de la rue d’Offémont était le rendez-vous de toutes les célébrités parisiennes.

On conçoit que Mme  Deblain et lui s’étaient rapidement entendus, et, comme la bride leur avait été mise sur le cou par Raymond, ils s’empressèrent d’arrêter leurs plans.

On était alors au mois de juin, et l’impatiente jeune femme, qui devait passer une partie de l’été à Trouville, avec sa sœur, voulait que son théâtre fut prêt pour l’hiver.

Pendant son absence, on ferait le gros œuvre,