Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/131

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour ne pas rester en arrière et trop éclipsés, de donner leurs bals officiels.

Rhéa et sa sœur — celle-ci habitait tout aussi souvent Vermel que Paris — étaient les reines de ces réunions ; on leur faisait aussi gracieux accueil chez la comtesse de Blernay et chez la baronne de Lorge, les deux dames qui représentaient par excellence l’aristocratie du pays, qu’à la préfecture, où Mme  Gould-Parker avait droit de cité, en raison du rang diplomatique de son mari ; mais ce succès des deux Américaines multipliait encore le nombre de leurs ennemis dans le monde bourgeois.

Mme  Dusortois ne dérageait point, d’abord parce que ses filles ne se mariaient pas, et ensuite parce qu’elle avait appris, par l’indiscrétion du notaire de M. Deblain, que celui-ci, peu de temps après son retour des États-Unis, avait pris ses dispositions pour laisser à sa femme, lors même qu’elle lui donnerait des enfants, toute la part de sa fortune dont la loi lui permettait de disposer.

Tout espoir d’héritage pour elle ou les siens était donc perdu, et, lorsqu’elle parlait de cette déception avec quelques-unes de ses bonnes amies qui partageaient sa haine pour l’étrangère, la tante de Raymond ne se gênait pas pour insinuer que si sa nièce ne devenait pas mère, c’est que, sans doute, elle préférait qu’il en fût ainsi, car les amoureux ne lui manquaient point.