Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/145

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places dont elle pouvait disposer dans son théâtre seraient occupées par les dames. Les hommes se caseraient ensuite de leur mieux.

Il n’avait été réservé au premier rang que quelques fauteuils, pour deux ou trois personnes âgées de l’aristocratie et certains grands fonctionnaires accompagnés de leurs femmes.

Car Mme Deblain, qui songeait constamment à la candidature de son mari, avait profité de l’occasion pour se faire des amis dans tous les camps. Ses invitations s’étaient étendues au monde officiel aussi bien qu’à la magistrature et à l’armée.

Elle était même allée insister auprès de Mme Dusortois pour qu’elle vînt à la Malle avec ses jeunes cousines, et comme Raymond avait appuyé la visite de sa femme d’un cadeau de cent louis, afin que la terrible tante ne pût mettre en avant, pour s’excuser, l’impossibilité où elle se trouvait de donner à ses filles des toilettes convenables, la mère de Berthe, d’un ton aigre-doux, avait remercié son neveu et elle était venue, un peu par vanité, beaucoup pour se donner le plaisir de tout critiquer.

Mme Dusortois n’était hélas ! pas seule dans ces dispositions d’esprit. Elle savait qu’elle pourrait faire chorus, sinon dans la soirée même, du moins le lendemain, avec sa meilleure amie, Mme Babou, la femme du juge d’instruction, que Rhéa avait également invitée. Mais celle-ci avait refusé, en