tout le monde, elle se rassura et se borna, ainsi que nous l’avons dit, à prendre les mesures nécessaires pour que les dames fussent placées les premières.
Tout se passa selon ses instructions et dans un ordre parfait. À huit heures et demie, il n’y avait plus un fauteuil à donner. En attendant le lever du rideau, les spectateurs étaient tout à l’admiration que leur causait le mignon théâtre construit sur les plans de Félix Barthey et décoré par lui avec un goût exquis.
La salle, en fer à cheval, n’avait ni loges ni balcon, mais seulement, sur un plan légèrement incliné, une quinzaine de rangées de fauteuils confortables, espacés au milieu et autour desquels était réservé un passage, comme dans les orchestres des théâtres en Italie ; de sorte qu’on pouvait aisément gagner tous les sièges. Puis, indépendamment de ces fauteuils faisant face à la scène, il en existait encore d’autres, adossés à la muraille, dans tout le pourtour de la salle.
La décoration était gaie, sans être éclatante. Le rideau, pastiche du célèbre tableau de Winterhalter, représentait les personnages du Décaméron écoutant Fiammetta, à laquelle Félix Barthey avait donné les traits de la maîtresse de la Malle, ce qui fit pincer les lèvres à la bonne Mme Dusortois.
Tout cela, éclairé à l’électricité, était si frais, si