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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/155

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veillantes de la part de ces bonnes âmes qu’excitait Mme Dusortois.

C’était là sa manière à elle de reconnaître l’accueil que lui avait fait Rhéa, et de remercier son neveu des cent louis qu’il lui avait données pour que ses filles pussent figurer au château parmi les plus élégantes.

— N’est-il pas honteux de jeter ainsi l’argent par les fenêtres ! répétait l’excellente tante à qui voulait l’entendre et même à qui ne le voulait pas. Ah ! mon neveu est en de bonnes mains Il a beau gagner de l’argent, il sera bientôt ruiné ! Pauvre Raymond, est-il assez aveugle ! Sa femme doit-elle se moquer de lui avec ce Barthey, ce barbouilleur parisien ! Et sa sœur, cette Mme Gould-Parker, dont le mari est on ne sait où. En voilà encore un ménage ! Il est vrai qu’elle n’est peut-être pas mariée. Ces Américaines, quelles mœurs ! Et dire que le docteur Plemen n’ouvre pas les yeux à son ami ! Il est vrai que celui-là aussi !…

Mme Dusortois s’arrêtait là avec un tel sourire ironique que chacun comprenait ce qu’elle n’osait ajouter.

Certains de ses auditeurs volontaires ou forcés haussaient bien les épaules, mais toutes ces calomnies n’en faisaient pas moins leur chemin à l’insu de Raymond et de Rhéa, qui continuaient à recevoir, à donner des fêtes, des dîners et des représentations théâtrales, auxquelles Plemen se