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Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/189

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dit tout haut : « Ce pauvre M. Deblain, sa femme se moquait-elle assez de lui ! L’a-t-elle assez mené à sa guise jusqu’à ses derniers moments ! »

Ces bruits préparèrent si dangereusement le terrain que quand on apprit tout à coup que, sur les ordres du juge d’instruction Babou, il avait été procédé à l’exhumation du corps de M. Deblain, il y eut bien un mouvement de stupeur dans la classe élevée, mais bon nombre de bourgeois n’éprouvèrent aucune surprise.

Certainement, il y avait quelque chose, murmuraient-ils.

Les malveillants avaient raison sans doute de faire cette supposition, car moins de six jours après cette lugubre opération, les événements les plus inattendus se succédèrent.

Tout d’abord le procureur de la République n’avait pas attaché grande importance aux lettres anonymes qui lui étaient arrivées, accusant Mme Deblain de soustraction de testament. Cette accusation lui semblait un peu vague, si prévenu qu’il fût contre celle qui en était l’objet ; mais, un jour, il en reçut une autre plus précise.

Selon cette nouvelle dénonciation, la veuve du riche négociant, maîtresse de M. Félix Barthey, après avoir été celle du docteur Plemen, avait empoisonné son mari, de complicité avec son second amant.

« En attendant que la justice se soit procuré les