Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/204

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« Qui a pu le faire supposer au procureur de la République ? je l’ignore ; mais le juge d’instruction a été chargé de suivre l’affaire ; il a ordonné l’exhumation du corps de Raymond, et c’est moi qui ai reçu la terrible mission de fixer la justice sur les causes de son décès subit. Or, j’ai constaté que Deblain a succombé à un empoisonnement par le cuivre. Comment cela est-il arrivé ? Peut-être seulement par le fait de quelque négligence de votre cuisinier, car la pensée d’un crime ne saurait venir à personne.

« Vous le comprenez, n’est-ce pas ? si je n’ai point reculé devant l’horrible examen qui m’était demandé, c’est d’abord parce que j’avais la conviction que les suppositions du parquet, dont j’ai toujours été le médecin légiste, étaient erronées ; c’est parce que, si je m’étais récusé, cette triste opération aurait été confiée à l’un de mes confrères ; enfin, si ensuite j’ai dit la vérité, c’est que bien certainement, dans le cas où j’aurais affirmé que le décès de Raymond n’était dû qu’à des causes naturelles, une seconde expertise eût été ordonnée, dans le doute qu’on aurait pu avoir de mon impartialité, et les causes, réelles de la mort de votre mari eussent été déterminées. Alors quelles suppositions n’aurait-on pas faites !

« Il est impossible que la clef de ce mystère ne nous soit pas donnée par l’examen des usten-