Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/237

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homme, quelles que fussent ses fonctions, d’insulter une femme !

Mme  Deblain s’était levée, des éclairs d’indignation dans les yeux.

À ce mouvement, M. Babou demeura un instant interdit et son greffier, ébahi, cessa d’écrire.

Mais le juge d’instruction, se remettant bien vite, reprit :

— Toute cette comédie-là ne me surprend pas, je m’y attendais. Oui, M. Barthey, votre amant !

— Assez, monsieur, s’écria l’Américaine, assez ! Je ne suis pas aussi étrangère que vous le pensez aux lois de la France ; je sais que la torture y est abolie depuis longtemps. Alors pourquoi m’infliger le supplice d’être interrogée ainsi que vous le faites ?

— Madame !

— Je vous jure, monsieur, que ces paroles sont les dernières que je vous adresserai. Désormais, vous me questionneriez vainement, je ne vous répondrais plus. Faites de moi ce que vous voudrez. Mon ambassadeur est peut-être en ce moment même chez votre ministre de la justice. Un jour viendra où vous aurez à rendre compte de votre conduite envers une femme sans défense que vous avez le droit de poursuivre, puisque vous la croyez coupable, mais à laquelle il était de votre devoir d’épargner les outrages. C’est seulement devant mes juges que je m’expliquerai ou