Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/245

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tentures ; puis des consoles et des bahuts chargés d’objets d’art, une immense volière pleine d’oiseaux des colonies qui vivaient là dans l’atmosphère de leurs forêts vierges, et enfin deux ou trois chevalets avec des tableaux recouverts d’étoffes légères pour les préserver de la poussière.

M. Babou s’empressa de faire enlever ces étoffes, et l’une de ces toiles le frappa aussitôt.

C’était un portrait de Mme Deblain, de grandeur naturelle. La tête était complètement terminée et d’une ressemblance frappante ; mais le peintre semblait être revenu sur une idée première à l’égard du ton de la toilette, car, malgré le grattage qui avait été fait, il était facile de reconnaître que la robe avait d’abord dû être rouge et que l’artiste avait laissé là son travail. Pourquoi ?

Le juge d’instruction pensa que c’était sans doute la mort de M. Deblain qui l’avait interrompu, et après avoir ouvert et fouillé tous les meubles, où il ne découvrit rien d’intéressant, il se décida à quitter la Malle sans pousser plus loin ses perquisitions.

Il était trois heures de l’après-midi.

Moins d’une heure plus tard, M. Babou entrait dans le cabinet du procureur de la République et lui disait, en ouvrant la petite boîte de métal qu’il avait rapportée de la Malle :

— Je crois maintenant que Mme Deblain sera moins arrogante.