Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/251

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qu’il allait être conduit chez le juge d’instruction, il fut prêt en une seconde. Il hâta même si bien le pas, une fois en route pour le palais de justice, que le gendarme qui l’escortait put croire un moment qu’il voulait fuir.

Le brave homme ne fut rassuré que quand la porte du cabinet de M. Babou se fut refermée derrière son prisonnier.

— J’étais impatient, monsieur, de comparaître devant vous, dit Barthey, en saluant le magistrat qui, l’air rogue, était, ainsi que d’habitude, à demi renversé sur son fauteuil de cuir.

— La loi m’ordonne d’interroger les prévenus dans les vingt-quatre heures qui suivent leur arrestation, répondit le juge d’instruction, et je ne connais que la loi.

— Ah ! c’est vrai, je suis un prévenu. Néanmoins, permettez-moi de prendre un siège. Je n’ai pas l’habitude de rester debout lorsque je cause avec une personne assise.

Et s’emparant d’une chaise, il y prit place, pendant que M. Bahou lui disait, avec un accent ironique :

— À votre aise ; mais vous n’êtes ici qu’un prévenu, ne l’oubliez pas.

— Je l’oublie si peu que je vous serais reconnaissant de me faire savoir de quel crime vous me soupçonnez coupable ; car vous pensez bien que je ne puis prendre au sérieux la mention que