sot honnête et convaincu. Dieu seul sait comment nous allons nous tirer de là !
Après avoir vu le garde des sceaux, qui lui avait recommandé d’être extrêmement prudent dans toute cette affaire dont le ministre des États-Unis était venu l’entretenir, M. Lachaussée était revenu à Vermel dans l’après-midi. Mis au courant par le juge d’instruction de ce que celui-ci appelait les aveux de Mme Deblain, ainsi que des découvertes qu’il avait faites à la Malle, il s’empressa d’écrire le soir même à la Chancellerie.
« Les preuves recueillies depuis vingt-quatre heures contre Mme Deblain et Félix Barthey sont à ce point accablantes que la justice n’a plus qu’à suivre son cours. Le parquet de la cour de Vermel ne faillira pas à son devoir. Vous n’aurez, monsieur le ministre, qu’à vous applaudir de la fermeté et du zèle de vos respectueux subordonnés. »
Pendant ce temps-là, la ville, qui avait appris l’arrestation de l’artiste parisien, était en proie à une émotion indescriptible, et Mme Dusortois se disait, en se frottant les mains :
— Je connais la loi : cette Américaine empoisonneuse sera déchue de ses droits d’héritière ; alors, les deux millions de mon pauvre neveu me reviendront.