Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/29

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les épaules, car Raymond ne lui avait pas écrit un seul mot à ce sujet. Bien au contraire, dans une assez longue lettre qu’il lui avait adressée, il s’était étendu complaisamment, avec son entrain habituel et sa pointe d’ironie accoutumée, sur la liberté que les mœurs américaines laissent aux jeunes filles et sur sa flirtation avec une certaine miss Rhéa Panton, fille d’un grand industriel, son correspondant à Philadelphie. Puis, cela raconté, il avait terminé sa lettre par une sorte d’évocation à son amour du célibat.

Il lui paraissait donc impossible, non que Deblain n’eût pas changé d’opinion — il connaissait son peu d’énergie, son tempérament facile aux entraînements et son esprit malléable — mais qu’il fût allé aussi loin dans son évolution sociale sans l’en informer, tout au moins aussitôt la sottise accomplie.

Aussi attendait-il patiemment et en laissant dire, convaincu qu’un mot de son ami lui permettrait bientôt de démentir le racontar américain, ou que le voyageur en démontrerait lui-même la fausseté en revenant garçon… comme il était parti.

Ceci dit, ouvrons ici, sans aller plus loin, une parenthèse, pour fixer ceux de nos lecteurs qui, soucieux des reproches d’ignorance géographique que nous adressent si volontiers nos ennemis d’outre-Rhin, comme ils nous accusent d’ailleurs d’immoralité, eux, les fabricants de cartes trans-