Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/294

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c’est parfait ; mais unissez aussi vos efforts aux nôtres pour la tirer de cette horrible aventure.

— Oui, Jonathan, oui, le docteur a raison, fit Elias les yeux pleins de larmes. Ah ! pourquoi ma chère fille s’est-elle mariée à un Français !

— Comment donc s’est fait ce mariage ? demanda William.

— Thompson peut vous le dire. Cette union-là, c’est son œuvre.

Au ton bourru de son beau-frère, le révérend avait baissé la tête, mais il lui fallut bien cependant raconter à son compatriote ce qui s’était passé un matin, grâce à son intervention subite, à Star Tavern, Camden place.

— Alors votre fille n’aimait pas son mari ? interrogea Witson, lorsque le clergyman eut terminé son récit, qu’il avait émaillé tout naturellement de force citations bibliques.

— D’amour, certes non, répondit Panton ; mais lorsqu’elle est partie de la maison, elle paraissait enchantée d’être devenue Mme Deblain, et, dans toutes ses lettres, elle ne nous a jamais parlé de son mari que dans les termes les plus affectueux. Elle se trouvait si heureuse qu’elle conseillait à sa sœur de se marier bien vite pour venir la rejoindre en France. C’est ce qui a décidé Jenny à accorder sa main au colonel Gould-Parker.

— Je ne comprenais pas, en effet, que vous eussiez fait votre gendre de ce brutal personnage.