Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/298

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Quoique le peintre ne les eût signées que d’une sorte d’hiéroglyphe, son écriture, dont le juge d’instruction s’était procuré un spécimen, était reconnaissable, et certaines de ces épîtres amoureuses donnaient une force terrible à l’accusation.

« Que n’êtes-vous tout à fait libre, ma chère âme, avait écrit l’amant entre autres choses passionnées. Nous ne pourrons donc jamais vivre à notre guise à Paris, que vous aimez tant ! Devrai-je toujours ne vous adorer qu’en secret, toujours craindre de vous compromettre et de vous perdre ?

« Je laisse à d’autres les ambitions de fortune et d’honneurs ; moi, je n’en ai qu’une seule être éternellement aimé de vous, dont je n’ai pas besoin de reproduire les traits adorables sur la toile, tant ils sont profondément gravés dans mon cœur. »

Il était impossible d’être plus clair : M. Deblain, c’était l’un de ces autres ambitieux de gloire et d’honneurs. La femme aimée, c’était bien celle qu’on ne pouvait voir que furtivement, en secret, au lieu de la posséder à Paris, à Paris que Rhéa eût habité presque toujours si son mari avait été élu député. Donc, logiquement, selon M. Babou, le jour où l’échec de M. Deblain était devenu certain, ce jour-là, il avait été condamné par ceux dont il gênait les amours adultères.

Une autre lettre, découverte, celle-là, dans le tiroir de la table de travail du peintre, n’avait