Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/310

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pour s’assurer si Mme Deblain avait pu réellement ne pas entendre de son mari.

Dans ce but, en compagnie du procureur de la République, il se transporta un matin à l’hôtel du boulevard Thiers, avec son greffier et là, en présence des domestiques de la maison, il fit coucher le greffier dans le lit de M. Deblain, avec ordre de se débattre, de pousser des gémissements et même des cris, pendant que lui, enfermé dans la chambre à coucher de l’épouse coupable, il se rendrait compte de la façon dont ces bruits divers pouvaient parvenir d’un appartement dans l’autre, à travers les deux cabinets de toilette qui les séparaient.

L’épreuve fut décisive : le juge d’instruction perçut distinctement les moindres plaintes de son scribe. Cependant on était en plein jour.

Comment admettre alors que, dans le silence de la nuit, M. Deblain avait appelé à son aide sans que sa femme l’entendit.

Sur ce point spécial, il n’était pas permis de conserver l’ombre d’un doute. Si Mme Deblain n’était pas venue au secours de celui qui mourait, à quelques pas d’elle, dans d’atroces douleurs, c’est qu’il lui avait convenu de s’abstenir, soit par cruauté, soit par terreur, parce qu’elle n’avait osé affronter les derniers regards de sa victime.

Ce fut également l’opinion de M. Duret, et le procès-verbal de cette terrible constatation vint