Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/324

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malhonnête homme, — mais pour voir nettement les choses.

Sans s’en rendre compte, sans se l’avouer, il pensait son honneur engagé et sa femme lui disait trop souvent, depuis les débuts de l’affaire : « Jérôme, tu tiens ta présidence de chambre entre les mains » pour qu’il ne demeurât pas absolument convaincu de son coup d’œil, de sa haute intelligence et du dénouement selon ses vues de ce drame judiciaire, dont il avait, avec tant d’indépendance et si habilement, dénoué tous les fils. Il le pensait, du moins.

Quant au docteur Maxwell, après avoir étudié le rapport, médico-légal de son confrère Plemen et terminé son analyse chimique, il avait dit à Mes Langerol et Leblanc :

— Le parquet de Vermel ne se doute pas des surprises que je lui réserve.

Il s’était transporté ensuite à la maison des Carmes, où, en embrassant la pauvre Rhéa et en serrant les mains de l’artiste, il leur avait juré que toute cette horrible aventure se terminerait à la confusion de leurs accusateurs.

L’affaire était inscrite au rôle pour la fin de la seconde quinzaine de décembre.

L’heure de la flétrissure ou de la réhabilitation allait enfin sonner pour ces deux infortunés qui subissaient, depuis près de trois mois, les tortures morales de la détention préventive.