Page:René de Pont-Jest - Le Cas du docteur Plemen.djvu/335

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stations de la croix de monsieur le maire » ; le receveur général, informé par le riche banquier, M. Meursan, que l’un des compatriotes de Mme Deblain, venu tout exprès à Vermel pour la défendre, lui avait été recommandé d’une façon toute particulière par l’une des sommités financières les plus honorables de Paris ; le général de division Sauvière, vaillant soldat qui, ayant eu Félix Barthey sous ses ordres pendant la guerre, ne doutait pas de son innocence ; et enfin, sur le devant de la scène, ou plutôt sur le devant de l’estrade, à droite, à proximité du siège du ministère public, MM. Duret et Babou : le premier, raide et froid comme toujours ; le second, rasé de frais, au teint verdâtre, endimanché dans sa redingote noire frippée comme un vêtement sortant du mont-de-piété, et s’efforçant en vain de faire entrer ses grosses mains dans des gants à un seul bouton, bruns, aux coutures blanchâtres et trop courts.

C’était leur œuvre, à ces deux personnages, qui allait se jouer sur ce terrible théâtre, et ils n’avaient garde de manquer à la représentation !

Pendant ce temps-là, Mme Deblain et Félix Barthey attendaient, entourés de leurs parents et de leurs défenseurs, non pas dans la petite geôle sombre, aux bancs de bois, où d’ordinaire étaient gardés les accusés jusqu’à l’ouverture des débats et pendant les suspensions d’audience, mais, par